samedi 25 juin 2022

Allons voir Marie Rose

Allons voir Marie-Rose EARD, puisque j’essaie un acrostiche avec les lettres de ses prénoms et patronyme. Ce fil de vie condensé concerne une quintaïeule dont toute la vie s’est déroulée à Modane en Savoie, une grand-mère de mon grand-père paternel si vous préférez.

Unité de lieu, et dualité d’Etat, la Savoie dépend jusqu’en 1860 du Roi de Piémont-Sardaigne installé à Turin, année où elle est rattachée à la France sous le règne de Napoléon III et le Second Empire.




Marraine et parrain inconnus en 1833

Autorité bienveillante de ses parents

Ronde de frères et sœurs, dix diablotins

Instruction de rigueur, lecture et écriture

Etoffes pour une tailleuse méticuleuse



Retrouvailles après les noces en 1859

Oncles, tantes et parenté autour d’elle

Sylvie Ludimille la première née

Ensuite quatre autres tout-petits



Emotions et prières pour les siens

Activités répétitives de ménagère

Route de vie difficile pour ses petits fragiles

Disparue et regrettée en 1870, 37 ans à peine


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Marie-Rose EARD, tailleuse lors de son mariage avec Jean Benjamin AUDÉ tailleur, est la fille de François-Benjamin EARD ancêtre qui m'occupa tout un mois d'avril de confinement.

Ce dernier, agriculteur, mais aussi conseiller municipal puis secrétaire de mairie, vous invite à lire son histoire, et à découvrir son univers. 




Sources 
AD 73 Modane 



samedi 18 juin 2022

Bonjour Catherine Lefort

Une main ridée, celle de ta grand-mère, un petit pied tout neuf, le tien ma petite Catherine, à qui je viens dire bonjour à l’occasion du généathème de juin suggéré par Geneatech ICI, et du rendez-vous ancestral mensuel, ce bonjour se déroule du côté de l’Aisne.

Pixabay

Ma petite quintaïeule, le 17 mars 1827, ton arrivée sur terre provoque de l’effervescence dans la maison de Jean-Baptiste Alexis LEFORT et Marie Catherine Florentine DARDENNES tes grands-parents (sosas 102 et 103). Agitation, cris de douleur, plusieurs femmes s’affairent autour de ta mère Pélagie Anastasie LEFORT (sosa 51), elle est jeune, c’est long, on s’inquiète, la sage-femme fait appel à son époux Joseph LEDIEU chirurgien, et puis à 11 heures du soir c’est la délivrance, tu pousses ton premier cri.

Toi enfant naturel, née de père inconnu tu passes ta première nuit dans la maison où ta mère a grandi, Pélagie n’a pas été mise à la porte par les siens, en dépit des remontrances et colères… Seule Pélagie sait si elle a eu un moment d’insouciance l’été d’avant, un galant tentateur, oh non pas un malotru !

Le lendemain le maire de Barisis reçoit la déclaration de ta naissance, avec le comparant Joseph LEDIEU chirurgien, 57 ans, accompagné de Jean-Louis FONTAINE charron âgé de 38 ans ton grand-oncle, et de Jean-Baptiste LEFORT tisserand, âgé de 23 ans ton oncle ma petite Catherine.

Prénom choisi à la va-vite, en référence à ta grand-mère ou à ta tante comme marraine, je ne sais, le prêtre a certainement esquissé une moue lors de ton baptême ma petite quintaïeule.

***

Ragots, quolibets, fille perdue, bâtarde, Pélagie ta mère n’en a eu cure, elle a retroussé ses manches pour travailler, t’élever, t’envoyer à la petite école. Le père LEFORT a veillé au grain, cherché à établir ta mère, quelqu’un qui accepte un enfant.

Tu as six printemps, lorsque le 15 mai 1833, tu vois ta mère vêtue d’une robe neuve se diriger vers la mairie. Pélagie ouvrière âgée de 24 ans s’unit à Joseph Auguste DEMILLY, valet de charrue originaire du village voisin, 29 printemps au compteur, vêtements et chapeau bien brossés. Pour cette cérémonie un mercredi à sept heures du soir, les parents LEFORT sont présents et consentants.

Sur l’acte de mariage, ton grand-père fait sa signature habituelle un peu maladroite, il se dit cultivateur cette fois-ci, l’oncle du marié fait un beau pâté sur l’acte, ton oncle charron est encore là, l’instituteur témoin est au top pour son paraphe, les protagonistes principaux ne savent pas signer.

AD 02 Barisis Etat-civil extrait mariage 1833

Et puis, les mois ont défilé, vous êtes resté trois au foyer, Pélagie et ton beau-père n’ont pas eu d’enfant. Stérilité maternelle après un accouchement difficile, ou celle de monsieur, je ne sais.

Barisis, ton monde c’est un village de 1200 âmes environ, un peu à l’écart des routes fréquentées, village lové dans un écrin de forêts, des champs de froment, de seigle et d’avoine, des vergers avec des pommiers pour le cidre, sans omettre le chanvre dans les endroits humides, chanvre dont la culture décline au 19ème siècle.

A fréquenter les tiens Catherine, j’ai croisé tant et plus des chanvriers, des fileuses, des tisserands, des marchands de chanvre, comme ton grand-père à une époque ou ton arrière-grand-père, une véritable dynastie, les LEFORT sur 6 générations, pas moins !

Et puis les années ont défilé, je vous retrouve tous les trois, très officiellement le 18 janvier 1848, lors de ton propre mariage ma petite Catherine LEFORT, à 20 ans et l0 mois, fileuse, tu convoles avec Jean-Baptiste MERCIER un chanvrier de 24 printemps. Et la mention fille naturelle réapparait, ta mère Pélagie est consentante, beau-papa est témoin, tout comme le père LEFORT ton grand-père toujours vaillant et désormais propriétaire.

Ces grands-parents qui ont veillé sur ta mère et sur toi, ont connu certains de tes enfants, cela me plaît de savoir que mon arrière-grand-père Jean-Baptiste Adolphe a pu écouter leurs histoires, être tenu sur leurs genoux, ou être réprimandé à l’occasion.

Oh c’est une rapide esquisse, pour te dire bonjour Catherine et saluer Jean-Baptiste. Mes ancêtres, dits sosas 25 et 24, chers à mon cœur, vous êtes mes premières vraies trouvailles en terre axonaise, sources d’émotion, d’autant qu’elles corroborent des souvenirs maternels.

A une autre fois.

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