Comme dans toute paroisse du Royaume de France, le prêtre de Barisis a fait une bénédiction solennelle des fonts baptismaux le samedi saint de Pâques et la veille de la Pentecôte en cette année 1706. De même il a béni une grande quantité d’eau eu égard au nombre de ses ouailles, et s'assure de détenir en quantité suffisante les saintes huiles bénites et consacrées par l’évêque le jeudi saint.
© Inventaire Patrimoine Ile de France Ecouen - Louis Ville |
Ce 13 juin 1706, le prêtre a été prévenu d’une naissance intervenue récemment chez Jean Pasques, dont l’épouse Marie Magdeleine Rossignol a été délivrée d’un garçon le cinquième enfant du couple. Au plus tôt, l’enfançon doit être accueilli dans le monde chrétien en recevant le sacrement du baptême.
Le père débarque dans la petite église, son fils, soigneusement emmailloté, est tenu par une femme d’expérience, un homme la bonne trentaine les accompagne.
Le sacristain (ou le clerc laïc peut-être) a préparé le vase des saintes huiles, un vase plus petit pour prendre l’eau baptismale dans les fonts, un bassin pour recevoir l’eau qui tombe de la tête du baptisé, un petit vêtement blanc pour être mis sur la tête de l’enfant, de l’étoupe pour essuyer les endroits où on fait les onctions.
Rédigé à l’issue de la cérémonie du 13 juin 1706, l’acte de baptême d’Alexandre Pasques stipule que le parrain est Jean Rossignol au nom d’Alexandre Rossignol, et la marraine est Marie Pierpont au nom de Marie-Catherine Rossignol.
AD 02 Barisis BMS 1721-1750 extrait |
Pourquoi cette représentation et qui sont les parrain et marraine choisis par les parents :
- Alexandre Rossignol le parrain est âgé de 4 ans, son père Jean est le cousin germain du baptisé, tous deux issus de la branche aînée de la famille.
- Marie-Catherine Rossignol la marraine, âgée de 3 ans, est une cousine germaine du baptisé, elle et sa mère, Marie Pierpont sont mes ancêtres.
A priori ce choix s’inscrit dans l’esprit de renforcer les liens familiaux, mais cette désignation de si jeunes enfants m’interpelle.
En effet, le Rituel du Diocèse d’Amiens édité en 1784, qui cite le Concile de Trente stipule : « Comme le parrain et la marraine sont obligés de répondre pour le baptisé, et de l’instruire à défaut de ses parents, ils doivent avoir un âge suffisant, être de bonnes mœurs, savoir la doctrine chrétienne. Il serait à désirer qu’ils eussent été confirmés et il faut qu’au moins, le parrain ou la marraine ait fait sa première communion. »
Plus tardif en 1849 le manuel de théologie morale à l’usage des curés mentionne l’âge de raison soit 7 ans.
Toujours est-il, le baptisé a pu être épaulé sur le plan spirituel par les parents des jeunes parrain et marraine. Alexandre Rossignol adulte a été témoin en tant que parrain au mariage d'Alexandre Pasques en 1732.
J'ai croisé trois ou quatre cas similaires de très jeunes parrain et marraine dans ce village.
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Alexandre Pasques dans la mariée oubliée
Marie Pierpont dans si peu remariée
Bonjour Fanny, je ne pense qu'à l'époque un clerc laïc eut put exister. Les enfants de chœur les plus âgés étaient voués à ces fonctions. On n'a pas toujours respecté les consignes par rapport à l'âge, ma filleule est née 6 ans, à peine, après moi.
RépondreSupprimerJ'ai pensé aux enfants de chœur comme aide, sur Barisis il y a eu des clercs laïcs mariés dans le sens de maître d'école, ils enseignaient aux enfants divers rudiments et avaient des tâches en lien avec la paroisse, comme mon ancêtre Antoine Mercier qui remplace un dénommé Jean Lepreux
SupprimerC'est une bonne idée de donner de jeunes parrains qui ne seront pas vieux ou morts trop tôt. Une chance pour le filleul.
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