Oh Alphonsine Béatrix Lefort vous étiez bien jeunette lors de votre mariage en 1827 à Barisis, pas tout à fait 17 ans, vous épousiez Clément Berlize un tisserand.
Au lieu et place de vos parents décédés - Jean Louis Charlemagne Lefort et Marie Marguerite Justine Dufresne - votre mère-grand Marie-Catherine Marlot, notre ancêtre commune, donnait son consentement. Je savais que vous aviez 4 enfants mariés.
Et puis voilà que je découvre votre fin tragique dans la presse : « le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne » dans son édition du 28 novembre 1886 en fait une relation précise : émotion et peine à lire.
« La nommée Lefort Alphonsine, veuve Berlize, âgée de 76 ans, était depuis 3 ans atteinte d’une paralysie du côté gauche et pouvait à peine faire quelques pas en s’aidant de bâtons. Elle demeurait à quelques pas de la maison de ses enfants et sa belle-fille allait chaque jour lui donner les soins nécessités par sa triste position.
Le 11 Novembre vers 10 heurs du matin, sa belle-fille, la dame Berlize-Bleuet âgée de 54 ans, la laissa seule après lui avoir donné à déjeuner et lui avoir recommandé de ne pas s’approcher du feu de la cheminée situé à moins de 2 mètres où était assise la pauvre paralytique. »
Cette dame citée est Célestine Justine Bleuet épouse de François Clément Berlize l’aîné de la fratrie.
« Vingt à trente minutes plus tard, la veuve Berlize appelait au secours ; sa belle-fille accourut mais ne put ouvrir la porte tout de suite, la veuve Berlize avait les doigts sur la gâche de la serrure. Quand elle réussi à entrer, la malheureuse veuve avait tous ses vêtements en flammes. »
« Aidée d’un cultivateur du voisinage, Monsieur Henri Royolle, appelé par ses cris de détresse, la dame Berlize réussit à envelopper sa belle-mère dans une couverture et à atteindre les flammes qui la dévoraient. »
« Un médecin fut mandé, mais la victime avait le côté droit brûlé ; la tête et les reins étaient également atteints ; vers 3 h ½ de l’après-midi avant l’arrivée du médecin, elle rendait le dernier soupir. »
« Avant de mourir la veuve Berlize a pu dire, que comme elle s’approchait du foyer, le feu s’était communiqué à son tablier, et que, ne pouvant l’éteindre, elle avait cherché à gagner la porte. Comme elle marchait fort lentement, le feu avait eu le temps de gagner ses vêtements.
« Cet accident cruel a excité une vive émotion à Barisis où les époux Berlize-Bleuet jouissent de l’estime générale, et où ils passaient pour très bien soigner leur vieille mère. »
A 5 heures du soir, Clément Berlize le fils aîné, chanvrier, est allé à la mairie, accompagné de son beau-frère Henry Désiré Dardennes cultivateur, pour déclarer le décès de sa mère. L’acte réglementaire dressé par le maire ne laisse rien transparaître du terrible drame d'Alphonsine Lefort une lointaine collatérale..
Il est parfois des coupures de presse qu’on préfererait ne pas dénicher.
Sources
AD 02 EC Barisis
Retronews Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne 28 novembre 1886
Oh quelle fin dramatique et cruelle ! Pauvre femme... 😢
RépondreSupprimerNoter l'heure du drame, 10h30 environ, et l'heure d'arrivée du médecin, à l'époque : 15h30.
RépondreSupprimerOn avait largement le temps de mourir.
Aujourd'hui, quand les pompiers dépassent 20 minutes, tout le monde s'inquiète, mais quel progrès.
Oh mais c'est tragique !
RépondreSupprimerTerrible épisode !
RépondreSupprimerCertes, mais heureusement que la presse est là, car les actes administratifs, dans toute leur concision, leur sécheresse, ne donnent aucune dimension à l'humain, excepté un nom, des prénoms, et des dates....
RépondreSupprimerPropos juste, hélas on ne croise pas trop à cette époque un article sur des noces d'or d'un couple
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