samedi 2 septembre 2023

L'école avant Jules

L’école avant Jules - sous-entendu Jules Ferry - 
c’est l’école de François Guizot ministre de l’instruction publique dans une loi votée en 1833 sous la Monarchie de Juillet,
et c’est aussi l’école d’Alfred de Falloux en 1860 sous le second Empire 

L'instruction n'est ni obligatoire ni gratuite. Cependant, un comité communal a la responsabilité de s'assurer « qu’il a été pourvu à l’enseignement gratuit des enfants pauvres. » soit un sur trois environ. Cette école est réservée aux garçons et oui ! 
Puis elle est étendue aux filles par l’ordonnance de 1836. 



Cette instruction primaire élémentaire comprend nécessairement l’instruction morale et religieuse, la lecture, l’écriture, les éléments de la langue française et du calcul, le système légal des poids et mesures. 

Si dès 1833, toute commune - de plus de 500 habitants - a l’obligation de financer une école de garçons, ce n’est qu’en 1850 et 1867 que cette obligation est étendue à une école de filles selon que la commune comporte 800 ou 500 habitants.

Le cadre ainsi posé, allez en route pour la Drôme : j’imagine la lecture attentive de deux instituteurs de Montmeyran et Upie, communes où j'ai des ancêtres, et leur nez plongé dans le rapport de 1856 du Préfet au Conseil Général du Département du Rhône. 

De ce rapport établi sous le Second Empire, je vous propose une modeste mise en lumière d’éléments chiffrés sur les enfants scolarisés.  Cliquez sur les visuels pour les agrandir.



A noter que le traitement moyen des instituteurs laïcs est de 666 francs environs et celui des frères est de 500 francs. 
Certaines écoles accueillent les enfants du culte catholique, d'autres reçoivent des enfants du culte protestant et enfin d'autres écoles acceptent les enfants des deux cultes. 
Ecoles tantôt réservées aux garçons, tantôt aux filles ou ouvertes à l'ensemble des enfants. 



A cette même époque, les états dressés pour la formation des contingents de l'armée indiquent que près d'un tiers des gars de 20 ans ne savent ni lire ni écrire dans la Drôme .


Ah si l'école était obligatoire et gratuite se disaient peut-être mes instituteurs de Montmeyran ou d'Upie, le niveau d'instruction s'améliorerait, pour cela il faudra attendre les lois du ministre Jules Ferry en 1881 et 1882.

Quant à mes ancêtres adultes en 1855 dans la Drôme, si Pierre Arnoux et Daniel Lagier cultivateurs savaient signer, il n'en était pas de même de leurs épouses respectives Catherine Clément et Elisabeth Métifiot.

Dans l'Aisne, Jean-Baptiste Mercier et Catherine Lefort enfant naturelle signaient tous les deux, bien que de condition modeste, tout comme Rosalie Ernestine Brugnon et Jean Joseph Lescouet lui brigadier-forestier. 

Clap de ce tour d'horizon partiel, en vous suggérant de dénicher des éléments dans les documents en ligne sur les écoles et l'enseignement dans les départements de vos ancêtres. 



N.B les salles d'asiles, au départ, sont créées en milieu urbain pour les enfants d'ouvrières sous les auspices d'œuvres de bienfaisance 

Source 
Gallica : Annuaire du Département de la Drôme 1857
Visuels faits avec Canva 



3 commentaires:

  1. Très intéressant, j'ai un ancêtre qui était instituteur dans l'Orne avant 1900, je vais essayer de retracer son histoire. Merci pour ce partage.

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  2. Instructif billet. Bonne rentrée Fanny.

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