Célibataires dites-vous, enfin le suggère Geneatech pour le thème mensuel ! Pas de souci, répondent présents trois frères célibataires en Savoie : Jean-Baptiste, Jean Pierre et Ferdinand AUDÉ trois lointains grands-oncles.
Nous sommes les enfants de Joseph AUDÉ cultivateur à Modane et de Marie-Catherine VILLET (Sosa 37 et Sosa 36)
- Moi Jean-Baptiste, j’ai été baptisé le 13 octobre 1816.
- Moi Jean-Pierre, j’ai été tenu sur les fonts baptismaux le 6 mars 1819.
- Et moi Ferdinand, je suis entré au sein de l’Eglise le 1er juin 1821.
Jeanne-Marie est notre sœur aînée, puis notre fratrie s’est étoffée avec l’arrivée d’Etienne-Emmanuel, Jeanne Françoise et Jean-Benjamin (Sosa 18).
![]() |
Gravures Gallica |
Hélas le père disparaît brusquement en 1832 à 52 ans, laissant notre mère avec de jeunes enfants et un nourrisson de 11 mois
Tous trois Jean-Baptiste, Jean-Pierre et Ferdinand AUDÉ, âgés de 16, 13 et 11 ans, nous nous serrons les coudes, avec notre sœur aînée aussi, retroussons nos manches et aidons la mère pour les travaux aux champs : seigle, avoine et chanvre poussent dans notre village perché à 1000 mètres d’altitude.
Tous trois, cultivateurs, savons signer, et veillons à ce que les plus jeunes reçoivent les bases d’une instruction.
Tantôt l’un, tantôt l’autre, on apparaît lors d’une déclaration de naissance ou d’un mariage.
- Moi Jean-Baptiste, je suis témoin aux mariages de notre grande sœur en 1841 et de notre frère cadet en 1859.
- Moi Ferdinand, m’est advenu la triste charge de déclarer le décès de notre mère en 1867.
- Moi Jean-Pierre, je suis témoin au mariage de notre nièce Sylvie Ludimille AUDÉ en 1883 avec Louis Xavier PORTAZ (Sosa 9 et 8).
Pendant notre existence, d’abord sujets du Roi de Piémont-Sardaigne installé de l’autre côté des Alpes, nous nous retrouvons français en 1860 avec le rattachement de la Savoie à la France, et après la chute du Second Empire, citoyens de la Troisième République.
Notre bourg de Modane, lieu de passage de tout temps, se développe avec la construction de la ligne de chemin de fer, de la gare, et la percée du tunnel ferroviaire du Mont-Cenis, travaux qui drainent ingénieurs et ouvriers de toutes parts.
![]() |
AD 73 Modane Recensement 1876 extrait |
Et là regardez, dans le recensement de 1876 nous figurons domiciliés 5 rue Sainte-Barbe, dans le même immeuble de notre frère cadet veuf avec sa petite Sylvie, et notre autre frère, son épouse et ses quatre filles. Modane notre fief est passé de 1200 habitants en 1860, à 2100 en 1876, bien des jeunes délaissent la terre pour être employé aux chemins de fer, les temps changent.
De trois frères célibataires, deux se cramponnent, ensuite un seul, puis trois vieux garçons sont réunis dans l’au-delà.
Trois frères qui ont veillé sur leurs proches, partagé les joies et les peines, des vies de labeur, de sacrifice, des vies dans l’ombre mais pas isolées.
Merci Jean-Baptiste, Jean Pierre et Ferdinand AUDÉ.
Sources
AD 73
Modane registres paroissiaux et d’état civil
Recensement 1876
Recensement 1876
Relevé Maurienne Généalogie