Anne Durand sosa 229 la fille cadette de Moyse Durand et Isabeau Arnoux voyait les années passer, elle avait plus de 26 ans et son trousseau était quasiment prêt, elle était marraine depuis 1727 d’une petite Anne sa nièce, fille de sa sœur aînée Gabrielle qui avait fait un bon mariage.
Anne était-elle soucieuse de cette situation, faisait-elle confiance au choix paternel ? Les registres ne le diront jamais, avait-elle remarqué depuis quelque temps un gars venu de la vallée de la Gervanne, qui s’était installé à Montmeyran dans la plaine du Valentinois ?
Toujours est-il, que le jeudi 1er octobre 1733, dans l’église de Montmeyran, Anne mon aïeule épousait Jean Louis Savoye sosa 228 originaire de Montclar sous les auspices du toujours présent Curé Morier. Inspiré cette fois le prêtre précisait la filiation de l’heureux élu et s’appliquait pour désigner les témoins.
Etaient témoins Claude Mary le beau-frère d’Anne, Charles Arnoux, Pierre Durand de La Baume apparentés ou pas ces derniers ? Du côté de l’époux était présent Louis Savoye.
Montclar sur Gervanne |
La vallée de la Gervanne, du nom de l’affluent de la rivière de la Drôme qui donna son nom au département, est un havre de paix à 1000 mètres d’altitude dans le Vercors, coin idéal pour les randonneurs.
Montclar édifié sur une butte conserve une de ses deux portes - dite Bayard - à l’entrée principale du village, un chemin de ronde subsiste partiellement, des maisons alignées de pierres sèches. Là-haut tout au sommet après une bonne grimpette, l’église romane Saint-Marcel du 12ème siècle est toujours présente, à défaut du château disparu et un panorama à couper le souffle. Je ne fabule pas, j’y suis passée, hélas trop rapidement.
Fils cadet d’Abraham Savoye et de Jeanne Chenebier, Jean Louis Savoye est baptisé le 19 décembre 1706 par le curé de Montclar, il grandira au sein d’une fratrie d’au moins 5 enfants .
Travailleur de terre, Abraham et les siens demeuraient peut-être au hameau de Vaugelas en contre-bas doté d’une petite église paysanne. Le couple perd une fille dénommée Marguerite âgée de 15 ans, sa mère s’en est allée informer le curé : déclaration ainsi libellée :
« Le dix-sept mars mille sept cent quatre Jeanne Chenebier m’a déclaré que Marguerite Savoye âgée de quinze ans et trois mois était morte le douze de ce mois et que son mari Abraham Savoye l’a faite enterrer dans un sien champ près de la grange. Je n’ai pas été averti de sa maladie et je ne l’avais jamais vue à l’église, ainsi le certifie. »
AD 26 BMS Montclar décès Marguerite Savoye |
Beaucoup plus tard en 1733, toujours une femme s’en va informer le prêtre du décès de son beau-père :
« Ce huitième mars mille sept cent trente-trois, j’ai été averti par Jeanne Marie Chastel que Abraham Savoye son beau-père était décédé le jour d’hier âgé d’environ quatre-vingt-dix-sept ans sans avoir été averti pour lui aller administrer les sacrements. »
Ces formulations du curé révèlent des paroissiens pas spécialement assidus aux offices, des nouveaux-convertis. La déclaration de la bru m’a fait découvrir un fils aîné Pierre Savoye, resté au pays avec ses enfants, son frère Vincent Savoye s’est marié et installé à Châteaudouble, village disons plus attractif.
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Le cadre et entourage de Jean Louis Savoye brièvement retracé, dans sa nouvelle vie à Montmeyran, mon ancêtre aura 8 enfants avec Anne Durand : 5 fils hélas feront un passage trop rapide sur cette terre. D’une petite Marie je n’ai que son baptême, le cadet Moyse prénommé comme son grand-père a failli être mon ancêtre et par la suite s’est avéré être un collatéral…
Le bon aïeul est Etienne Savoye, baptisé en 1740, marié en premières noces « au Désert » par le pasteur avec Marie Richard : je l’ai déjà évoqué dans un billet sur sa fille le petit monde de Marianne Savoye
Est alors me dites-vous pourquoi la mention de bénatier dans le titre : fort inspiré le vicaire lors du baptême de l’enfant né en 1748 a précisé le métier du père à ce moment-là.
Un bénatier fabrique des bénates, en assemblant des bâtons de bois avec de l’osier et de la ficelle pour former des espèces de paniers. Mon ancêtre a pu exercer d’autres activités, tout indice est à grapiller. Dans les salines, les bénates contenaient 12 pains de sel, ici elle devaient servir pour le négoce et le transport de produits.
Juste quelques lignes axées sur un couple d'ancêtres à la 8ème génération, très modestes traces de vie pour Jean-Louis Savoye et Anne Durand entre Montclar sur Gervanne et Montmeyran faute de pouvoir accéder aux archives notariales. Leur petite-fille épousant Jacques Arnoux cette branche me relie à ma grand-mère Isabelle, par là elle a toute sa place.
en lien avec cette branche
Sources
AD 26 BMS Montclar et Montmeyran
Relevés EGDA
Photo La Drôme Tourisme
Un nouveau destin retracé et la découverte d'un nouveau métier : bénatier !
RépondreSupprimerAvec des prénoms comme Isabeau et Moyse, c'est magique on part en voyage dès le début de la lecture. Merci pour cette promenade dans le Vercors et la découverte d'un métier inconnu pour moi.
RépondreSupprimerJoli billet ... Je connaissais le vannier mais pas le bénatier
RépondreSupprimerEtre attentive et découvrir beaucoup de renseignements pour faire vivre ses ancêtres... Merci pour ce nouveau mot que tu nous apprends.
RépondreSupprimerQuel article interressant ... Bénatier
RépondreSupprimerJ'ai bien apprécié les liens en fin d'article qui permettent de "suivre" la famille au gré de votre plume :)