Mise en lumière de Marie Arnoux une de mes arrières-grand-tante du côté maternel qui naquit un jour de printemps le 27 mai 1839. Le lendemain son père Pierre Arnoux, cultivateur domicilié à Montmeyran, s’en alla déclarer à la mairie la naissance de son premier enfant, fille de son épouse Catherine Marie Clément.
Le couple s’était uni 3 ans auparavant au même lieu dans la Drôme, lui était fils de Jacques Arnoux et Marianne Savoye, elle était un enfant de Claude Clément et de Catherine Sayn protagonistes déjà évoqués dans des billets.
Tante Marie partagea ses parents avec son frère Jean Pierre né en 1842, le temps s’écoula au hameau des Dorelons, l’un et l’autre allèrent à l’école.
Et puis, et puis, au même hameau demeurait une famille avec 3 garçons et 1 fille dont le père était maçon et fontainier, tous installés vers 1845, le recensement de 1851 révèle la composition de la maisonnée Deffaisse à 2 pas de celle de mes ancêtres.
Et puis, et puis, Marie Arnoux aimait la couture, Elisabeth Deffaisse couturière demeurait juste à côté, Henry Deffaisse son frère avait vu grandir Marie : pourquoi chercher plus loin.
Et puis, et puis, un vendredi 7 décembre 1855 à cinq heures du soir était célébré le mariage civil d’Henri Deffaisse maçon de 30 ans révolus fils de Pierre et de feu Elisabeth Deffaisse avec Marie Arnoux tailleuse en robe âgée de 16 ans révolus. L’horaire tardif m’a étonnée surtout en hiver, ainsi que la jeunesse de la mariée et sa différence d’âge avec l’heureux élu ; la cérémonie religieuse au temple a du se tenir le lendemain, suivie du repas de noces.
Pas de mauvais esprit : le seul enfant du couple Henri Edouard naîtra en 1858 trois années plus tard.
Instructif est le recensement de 1856, Marie du haut de ses 18 printemps y figure, avec son époux, son beau-père, 2 beaux-frères, et 1 apprenti, une lourde tâche que gérer la tablée de ces éléments masculins.
AD 26 Montmeyran 1856 extrait recensement |
Alors Oncle Henri si tout un chacun situe fort le métier de maçon, comme vous avez aussi la casquette de fontainier, qu’en est-il de cette tâche ?
Bon d’accord dans votre cas, la fontaine est prise dans le sens de source. En tant que fontainier vous faites des sondages pour amener les eaux souterraines à la surface du sol, creusez des fossés, construisez des conduites et des regards sauf erreur de ma part, ainsi que des bassins.
Importance de l’eau et de sa distribution, d’autant qu’à Montmeyran jusqu’au début du 20 ème siècle le village ne disposait pas de l’eau courante. Les habitants tiraient l’eau du puits, du lavoir ou de la fontaine pour le nettoyage, la lessive et la cuisine.
Vous étiez privilégiés au quartier des Dorelons en raison de la proximité de la source des Petiots, la desserte en eau de votre maison, comme celle des parents de votre épouse, était assurée dès le dernier quart du 19ème siècle.
« En 1874, 46 propriétaires demeurant dans le centre du village et aux Dorelons s’associèrent pour acheter les adductions d’eau potable d’une source privée située au quartier des Petiots.
En 1895, les statuts du Syndicat des Eaux et Fontaines de Montmeyran sont déposés chez le notaire Marius Ferlay par les 46 propriétaires ».
« Les copropriétaires sur le trajet de l’eau en disposaient gratuitement et en payait que les travaux d’entretien ou de réfection ».
Tante Marie, le temps passant, les enfants de votre frère Jean Arnoux avec Noémie Lagier égayèrent les alentours. Avec le décalage des naissances, votre nièce Nésida naquit en 1879, l’année où son cousin germain, votre fils, partit à l’armée pour 4 ans et pris la direction du 18ème bataillon de chasseurs à pied.
Il avait grandi votre fils Henry Edouard, enfin pas trop, tout juste 1 mètre 59, cheveux et yeux châtains, un gros nez et un menton rond, avec une bonne instruction, il se déclare fontainier lors de son incorporation.
Tante Marie, j’imagine votre souci de le savoir au loin, et m’interroge sur sa santé, car il fut réformé par la commission de réforme départementale de Grenoble en 1892 pour infirmités ne pouvant être attribuées au service militaire.
L’été le dimanche, à l’ombre des platanes pour éviter la canicule, avec le clapotis de l’eau du bassin, vous devisiez Tante Marie et Oncle Henri sur l’avenir de votre fils unique pas trop pressé de s’établir, quelle serait la fiancée, et quand ?
Henri votre époux aura le temps de donner son accord au mariage de votre fils en 1902, juste avant de s'éteindre, vous le suivrez dans l'haut-delà en 1907, et laissez donc votre belle-fille prendre le relai pour quelques confidences.
Juste quelques lignes sur des collatéraux proches de ma grand-mère maternelle Isabelle, collatéraux dont je ne savais rien avant de me lancer dans l’aventure de La Ronde des Ancêtres.
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Sources
Montmeyran au siècle dernier Editions Mémoire de la Drôme ; citation et extrait de plan
AD 26 Etat-civil et recensements Montmeyran
AD 26 Fiche matricule
Cette lecture me donne envie de rechercher les fontainiers dans ma généalogie : l'eau, source de vie... ce métier devait être très important.
RépondreSupprimerUn billet très complet. C'est appréciable d'avoir trouvé tant de renseignements en provenance des trois sources (Sans compter celle du fontainier)
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