Parlez-mois d’amour, dites-moi chers ancêtres le fond de votre cœur, c’est peu ou prou le thème du second défi d’écriture de Geneatch en cette semaine de Saint-Valentin. Transmission de secrets de famille, aucun : que d’interrogations malgré mes prières muettes aux unes et aux autres !
Allez en piste, je vous fais part de la déclinaison de mes impressions sur les unions de mes aïeux, enfin certaines.
Raison en 1698, lorsque Marguerite Claraz orpheline s’allie avec Antoine Gay-Rosset et acceptation pour ce dernier, son oncle Messire Louis Claraz chanoine à Aiguebelle en Savoie s’est préoccupé de son établissement, n’a-t-elle pas 1100 florins dans sa dot ?
Acceptation voire inclination pour Marie Ratel qui a plusieurs robes dans son trousseau - mais pas trop de florins - lorsqu’elle épouse en 1711 Jean-Baptiste Parmier un jeune veuf, sans enfant, bâtier de son état. Elle n’aura pas de belle-mère à supporter mais un beau-père à servir outre son conjoint.
Image Pixabay |
Invocation en Savoie de Saint Blaise guérisseur des maux de gorge, par les filles en quête d’un mari : « un mari s’il vous plaît, qu’il soit tordu, qu’il soit bossu, c’est tout pareil un monsieur et il m’en a donné un ! » pour avoir une position de femme mariée et pas délaissée, sous la pression de la communauté paroissiale.
Ou libation de vin bénit le 3 février à Montmélian par les garçons et filles pour se marier dans l’année.
Toujours en Savoie, au décès en 1702 d’André Durieu-Trolliet, la vie continua pour Jeanne Montaz-Rosset, émancipation pour cette veuve somme toute, elle mena sa barque, éleva ses enfants et géra ses biens.
Et si pour sa fille Benoîte Durieu mariée avec Louis Arbessier en 1721, on pouvait parler d’association, celui-ci ne prend-t-il pas toutes dispositions au cas où, en homme organisé.
***
Du côté de l’Aisne, à Barisis obligation pour Antoine Mercier clerc laïc qui a trouvé du boulot et épouse en même temps la fille de l’ancien maître d’école, puis a priori inclination avec la jeunette Marie-Marguerite Barbançon lorsqu'il convole en 1738.
Pour Marie-Catherine Rossignol, veuve de Charles Tellier, hésitation et obligation en 1744 car Jacques Bleuet l'avait consolée de trop près, trahie par son fil de vie.
Séduction ou admiration réciproque de Jean-Baptiste Marlot charron et Marie-Barbe Daubenton la fille du garde-vente, couple dont je n’ai pas encore parlé ; lors de la déclaration de décès de son épouse bien que cité il oublie de signer, lui dont j’ai pisté moult fois le paraphe dans le registre paroissial.
***
Que dire, que penser des tractations pour les mariages dits « double » d’un frère et une sœur d’une famille avec une sœur et un frère d’une autre famille, pas de sous à verser ou de legs de parcelle, seulement le trousseau à constituer pour les donzelles.
Que penser de mon aïeule Catherine Replat qui à Modane en Savoie, veuve de Claude Replat, épouse en 1725 Charles Replat le neveu, ce que ne dit pas l’acte de mariage, le contrat de mariage le dévoile : tractations et obligation au menu.
Consolation rapide ou obligation pour les veufs avec de jeunes enfants, qui 20 ou 40 jours après l’ensevelissement de la jeune mère, convolent à nouveau devant le curé de la paroisse. C’est peut-être lui qui a suggéré de marier la - pas toute jeune Claudie- ou la -pas trop vieille Jeannette veuve- pour les sortir de l’ornière avec les gamins et le travail.
Tractations aussi pour l’étrange mariage de François Rosset en 1831 avec Martine Buet veuve d’un cousin, qui le laisse seul 3 semaines plus tard, et pas vraiment éploré puisqu’il convole à nouveau la même année avec Anne Rivet avec inclination cette fois, espérons-le !
Autre hantise des prêtres en montagne, les occasions pour se rencontrer avec l’inalpage l’été où les contraintes sociales se relâchaient et diminuaient la surveillance des adultes, les travaux en commun, les longues soirées étoilées favorables aux simples amourettes « berger-bergère » préparant des fiançailles officielles ou relations pré-nuptiales.
Prêtres qui craignaient aussi les veillées hivernales où les parents trop pris par leur propre bavardage se préoccupaient moins de leur progéniture, celle-ci chantant, batifolant, voire profitant d’une chandelle éteinte par un courant d’air : baisers volés ou un peu plus !
Lorsque séduction, pâmoison ou affinités ; il fallait que le courageux séducteur, flanqué d’un ami, se présente un soir à la maison familiale de la belle, et gare si le père levait un tison du feu en le dressant dans la cheminée, qui signifiait un refus d’agrément. Un qui franchit ce cap fut François-Benjamin Eard puisqu’il épousa Marie-Marguerite Long en 1821 à Modane. Là
***
Pour la conjugaison d’une opposition doublée d’une rébellion en Savoie, voyez du côté d’un père prudent et d'une fille courageuse, aventure véridique sortie d’une revue savante de Maurienne concernant des collatéraux cette fois.
Juste quelques réflexions, pas d’enquête exhaustive de satisfaction : parlez-moi d’amour.
Etes-vous livré à ce genre de méditation ?
Les actes ne nous révèlent pas tout des sentiments de ceux qu'ils mentionnent. Restent les méditations du généalogiste, qui redevient alors simplement un être humain.
RépondreSupprimerJ'aime bien les détails quotidiens des veillées, processions et travaux en communs.
RépondreSupprimerJe découvre le mot inalpage que je viens de regarder dans le wiktionnaire. Aurais-tu une citation dans lequel il est employé, littéraire ou langage quotidien ?
Joli éventail de projections. J'aime beaucoup cette façon d'avoir survolé ces différentes unions.
RépondreSupprimerJ'aime bien ce pêle-mêle de portraits et d'histoires qui nous renvoie vers des lieux et des temps très différents. Malgré tout, je pense que les sentiments n'ont pas trop changé. Il y avait des amoureux, des amourettes, des passions, mais aussi des couples qui ne s'aimaient peut-être moyen moins.
RépondreSupprimermagnifique
RépondreSupprimer