Le héros de ce billet, en ce jour de commémoration de l’armistice, est le grand-oncle, ou arrière-grand-oncle Emile « dit des Gallands » par certains de mes cousins : son parcours de soldat pendant la première guerre mondiale le justifie.
Ce n’est pas mon « oncle », mais par son épouse, une lointaine de mes collatérales, il figure comme allié dans mon arbre généalogique.
Pierre Emile Faure voit le jour dans la Drôme à Montmeyran, au lieudit Les Gallands, le 26 mars 1878, c’est le premier enfant de François Faure cultivateur et d’Adèle Sauvan mariés depuis 4 ans. Il grandira fils unique, au foyer les recensements révèlent qu’un domestique aide le chef de famille pour ses travaux, et que ses grands-parents paternels demeurent à côté.
Le temps passant si vite, à 20 ans en 1898, Emile doit satisfaire à ses obligations militaires, la précieuse fiche matricule du Bureau de Recrutement de Romans nous apprend qu’il est cultivateur. D’une stature de 1 m 66, il a des yeux châtains tout comme ses cheveux et sourcils, un visage ovale et un menton rond, son degré d’instruction est qualifié de 3 soit une instruction primaire développée.
Affecté au 2e Régiment d’Artillerie, l’oncle Emile est arrivé au corps le 16 novembre 1899 comme soldat, nommé un an après brigadier et ensuite maréchal des logis, il devait donc donner satisfaction. Mis en disponibilité le 20 septembre 1902 - après 34 mois de service militaire - il regagne sa terre natale.
Jour heureux le 23 mai 1908, Emile Faure épouse à Montmeyran Marie Louise Thezier fille d’Eugène Thezier et Sophie Comte, ils ont le même âge.
Jour sombre avec le déclenchement de la première guerre mondiale le 4 août 1914, notre poilu intègre à 36 ans l’Armée du Nord et du Nord Est, pour un certain temps : jusqu’au 17 février 1919.
De son parcours pendant le conflit, je retiens son affectation au départ : dans le 6e régiment d’artillerie lourde basé à Valence, puis dans d’autres régiments d’artillerie. (107e, 141e, 114e)
Si je me réfère au précieux site chtimiste.com ce type de régiment comprend 3 groupes de 3 batteries d’artillerie de canon de 75, régiment « monté » donc à cheval. Chaque batterie comprend 9 pelotons de pièce, peloton commandé par un maréchal des logis : la place d’Emile Faure devait donc être par là.
Loin de moi l’idée de vous infliger un parcours détaillé qui correspond en tant de pages d’histoire, j’en suis incapable.
Tout est résumé dans la citation reportée sur la fiche matricule :
« Cité à l’ordre de la Brigade d’Artillerie de Campagne du 1er C à C ( ? ) en date du 30 juillet 1916 a pris part à l’attaque des Eparges, aux offensives d’Artois et sur la Somme. Excellent chef de pièce, a toujours fait preuve des plus solides qualités militaires, en montrant en toutes circonstances le plus grand sang-froid et un complet mépris du danger »
L’oncle « des Gallands » appartient à ceux qui ont traversé tout le conflit, échappé aux lames de feu contrairement en tant de ses frères d’armes, revenu avec des meurtrissures du corps je ne sais, des meurtrissures de l’âme sûrement.
Bibliothèque de souvenirs à une époque, il ne dédaignait pas les raconter : j’ai en mémoire que Papa l’écoutait, exprimait-il l'indicible ? Maman et moi préférions deviser avec nos cousines, âgé, veuf sans enfants, il demeurait alors chez des neveux. Emile Faure s’est éteint à Die le 22 février 1970.
Regardez, il n’a pas disparu, une carte de combattant lui a été délivré en 1929, il nous dit souvenons-nous. Courage, espérez !
Un très joli texte pour un bien bel hommage.
RépondreSupprimerQuelle joie de mettre un visage sur lui grâce à sa carte... Je n'en ai pas encore retrouvé pour ma part, mais je ne desespère pas.
RépondreSupprimerTu étais trop petite, pour l’écouter, mais ce billet du 11/11/2020 est un bel hommage à ton grand-oncle.
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