Précieuse onzième petite feuille Noémie Lagier née le jour de Noël 1848, précieuse arrière-grand-mère, tu as chipé la place de la benjamine Fannie-Louise âgée de 15 mois, partagé ses jeux, et ceux de Polonie de 3 ans ton aînée dans un village drômois à Upie.
Pour ces petiotes, du fond du cœur, j’espère qu’il restait de la tendresse et du courage à tes parents Elisabeth Métifiot et Daniel Lagier pour s’occuper de leur flopée d’enfants.
Document familial |
- Sais-tu chère Noémie que je détiens une précieuse et traditionnelle nappe blanche, en coton damassé, brodée avec tes initiales au tissu patiné ? Ce trésor me chuchote, me fait voyager dans le temps, me transporte dans ta maison et celle de ton époux aux Dorelons.
Un bond en arrière et je me retrouve par l’étrange pouvoir des objets transmis face à mon aïeule septuagénaire et veuve hélas en 1920.
- Noémie ne sois pas étonnée de me trouver assise à tes côtés, à la lumière et la chaleur du feu de bois dans la cheminée, toutes les deux au calme, alors que souffle depuis plusieurs jours cet agaçant vent violent.
- Dis-moi, curieuse visiteuse, et arrière-petite-fille tu n’es pas plus grande que moi, ni mes enfants d’ailleurs, et tu n’as pas les yeux bleus. La nappe que tu évoques a servi à bien des réunions familiales, de grandes tablées parfois, comme lors des baptêmes de Désirée, Fanny-Nésida, Bénoni et Isabelle.
- Je sais que sur la Bible familiale tu as inscrit à l’encre violette leurs prénoms et dates de naissance, ainsi que ceux de deux petits anges : une fille prénommée Noémie, et un garçon Syril.
- En effet … tristesse, pudeur, et silence sur les moments douloureux, les attentes et soucis lors de la première guerre mondiale, les doutes et la révolte intérieure devant l’inéluctable.
- Cette nappe, enfin ta nappe maintenant, elle en a recueilli des confidences, entendu des rires et des chansons lors des mariages !
- Comme pour les mariages de Désirée et Isabelle ma grand-mère, parce que pour celui de Fanny-Nésida le repas était au restaurant d’après ce que me disait Maman !
- Nos institutrices de filles ont épousé des gars venus de Bretagne ou de l’Aisne, l’un juge, l’autre instituteur. Désirée est demeurée au pays avec son époux cultivateur et nous a offert nos premiers petits-enfants source de réconfort et d’espoir. Mais cela tu l’as toujours su, et tu m’incites à radoter.
- Merci Noémie d’avoir tenu ainsi que ton époux à ce que vos filles poursuivent des études en ce temps de la 3ème République qui rendît l’école obligatoire et gratuite pour tous les enfants.
Merci aussi d’avoir accueilli comme gendre Emile Mercier mon grand-père au sein des vôtres, hébergé et réconforté lors d’une permission pendant la guerre, alors qu’il ne pouvait rejoindre son épouse Isabelle et la petite Jeanne dans l’Aisne, territoire alors envahi par les allemands.
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- Tant que j’y suis de mon monologue, sache que j’ai repéré sur l’étagère ton petit livre de Psaumes qui tient dans la main. La couverture de ce fascicule religieux est fatiguée et patinée à la fois, et présente une tranche usée et le bord des pages est poussiéreux, pages maintes fois tournées par tes doigts.
Document familial |
Curieux cheminement de cartes anciennes, dans le petit lot de mes trésors à dépouiller.
Chut c’est tout pour aujourd’hui, manière de prendre date. Beaucoup d’affection et du respect à l’égard d’une de mes ancêtres qui m’a fait découvrir mille et une vie.
Chère Noémie - avec au moins deux nouvelles pousses pour ton arbre nées en 2019 - l’une en février et l’autre en novembre : elles t’embrassent, sans le savoir certes…
Situation imaginée mais personnes toutes liées
à ma généalogie selon les principes du RDVAncestral
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Retrouver cette famille
Que de tendres souvenirs partagés !
RépondreSupprimerC'est un bien charmant rendez-vous.
RépondreSupprimerCette rencontre avec Noémie est touchante. On aimerait aussi passer un peu de temps avec elle a bavarder à côté de la cheminée...
RépondreSupprimerPrécieux petit trésor que cette jolie nappe. Un bien bel hommage et un rendez-vous très plaisant à lire.
RépondreSupprimerQuel joli dialogue plein de délicatesse qui nous rappelle aussi combien des objets aussi familiers qu'un missel ou une nappe brodée gardent les trâces de nos aïeux. Chérissons-les !
RépondreSupprimerQuel bel échange, rempli de tendresse, avec cette aïeule aux souvenirs précieux !
RépondreSupprimerDe la pudeur et de la tendresse dans ce moment partagé
RépondreSupprimerJ avais déjà lu, mais je relis cette année avec plaisir. Bravo
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