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samedi 19 octobre 2019

Débusquer l'aïeule de l'année

Mais si, mais si, je suis partie sur la piste de ma lointaine grand-mère à la 11ème génération portant le numéro 2019, celui de l’année, et profite d’un rendez-vous ancestral pour vous emmener dans la Drôme berceau de ma grand-mère maternelle. 

Allez, je grimpe l’escalier : Maman, puis Isabelle Arnoux ma grand-mère, c'est facile pour les premières marches, tout comme pour Noémie Lagier mon arrière-grand-mère qui me fait un signe d’encouragement. 

Pixabay

Sur une autre marche Elisabeth Métifiot aïeule dont j’ai toujours su le nom comme celui de son époux Daniel Lagier ; prise d’une hésitation je n’ose frapper à la porte de leur ferme. J’entends plusieurs voix, des propos assez vifs, il faut dire qu’ils sont nombreux : je passe et reviendrai à un meilleur moment. 

Petite pause vers 1840 avec Catherine Masserole alors âgée de 70 ans et veuve d’Etienne Métifiot meunier, celle-ci m’apostrophe : comment tu m’as dénichée ? 

Dois-je dire par l’intermédiaire de votre fille cadette, des actes de naissance des nombreux enfants que vous avez donné à Etienne : toute une vie familiale de joies et de peine lors de mariages ou de deuils à Upie. 

Vous savez Catherine j’ai galéré pour votre union, pour repérer en 1796 les publications et l’acte de votre mariage dans les registres de l’époque révolutionnaire de Montmeyran pas trop bien écrit (et surtout d’une mauvaise numérisation). Un peu de peine aussi pour débusquer votre baptême en 1771 par le Pasteur Ranc à Beaumont-les-Valence, vous aviez 3 jours et votre marraine s’est ensuite révélée être votre grand-mère. 

AD 26 Beaumont  les Valence RP 1771

Invitée à saluer ses parents Claude Masserole et son épouse Marguerite Baud, plusieurs marches plus haut je ne les trouve pas sur le palier, pourtant le Pasteur les a unis à La Baume-Cornillane cette fois, paroisse à forte empreinte protestante. 

AD 26 La Baume-Cornillane RP 1770

Si mon ancêtre Claude a été baptisé par le Curé de Montmeyran, ses parents François Masserole et Catherine Sausse ou Sauce ont reçu la bénédiction du Pasteur « Au Désert » en 1750

AD 26 Registre "Du Désert" 1750

Vous êtes peut-être perdu, mais les marches de pierre sont parfois difficiles à gravir, de hauteur inégale, il faut se tenir au mur, lire et relire les actes : parce que Sauce ce n’est pas Faure (erreur de débutante). 

Il faut se faire une raison avec ma chère branche de la Drôme en terre protestante, et naviguer entre les différents registres : actes protestants ou actes catholiques selon la période et la teneur des directives royales et le poids des répressions. 

Dans cet escalier, où je m’essouffle, la silhouette entrevue est-elle celle de François Masserole, lui qui fut enterré en terre profane, comme tant d’autres de mes ancêtres, dont « on rapporta » le décès 3 mois après au Curé selon la formule consacrée, bien que baptisé à l’Eglise en 1717. 

Ses propres parents Claude Masserole et Judith Bonnet furent unis par le Curé de Montmeyran en 1713, les mariés étaient nés en 1677 et 1681 avant la Révocation de l’Edit de Nantes. 

Auparavant Imbert Masserole, laboureur qui ne savait pas signer, a eu 7 enfants avec Madeleine Dorelon tous baptisés par le Pasteur. 

Egarée dans ce rude et désormais sombre escalier, mains griffées par les parois, j’ai glissé dans le temps jusqu’en 1659 où un Notaire de Montmeyran établi un contrat de mariage entre Imbert Masserole fils d’Antoine Masserole et Claude Trouillat d'une part et sa promise d'autre part. 

Ladite épousée Madeleine Dorelon était la fille d’André Dorelon et Jeanne Tracol – ma Sosa 2019 -  autrement dit l'aïeule de l'année.

Chère Jeanne Tracol, née vers 1620 sous le règne du Roi Louis XIII, je vous ai débusquée certes ainsi que vos proches et descendants tous enracinés dans un terroir autour de Montmeyran, mais ce fil maladroitement ébauché avec quelques citations ne saurait vous appréhender les uns et les autres si tant est que cela soit envisageable. Onze générations, plus de 4 siècles ... 





Sources
AD 26 BMS
et précieux relevés de l'EGDA


Billet dans le cadre du RDVAncestral permettant de rencontrer ses ancêtres

Thème du Sosa 2019 suggéré par la Fédération Française de Généalogie

Retrouver Daniel Lagier  Une flopée d'enfants pour Daniel Lagier
Retrouver Noémie Lagier Noémie une ancêtre de Noël


9 commentaires:

  1. Quel bel escalier ! J'aime beaucoup l'idée. Merci pour ce joli moment de lecture.

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  2. Bravo pour ces recherches ardues en Drôme protestante ! Félicitations pour avoir identifié cette SOSA 2019 !

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  3. Pas facile la montée mais quelle belle promenade jusqu'à Jeanne. Bravo pour cette présentation originale !

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  4. J'aime beaucoup cette métaphore de l'escalier... on aimerait parfois utiliser un ascenseur mais non... il nous faut gravir les marches, de plus en plus étroites et usées par le temps...

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  5. Quelle jolie idée : monter l’escalier du temps, pour visiter les générations d’ancêtres, Fanny-Nésida est très en forme pour grimper jusqu’en haut !

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  6. Une petite merveille votre récit.. j ai adoré..merci..

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  7. cette course de matriochka a permis de ressortir un texte, c'est super

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  8. Laurence Porte-Marzin25 juillet 2024 à 13:17

    Un bien joli article, merci de l'avoir remis à l'honneur

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