Chez Louis Claraz - un lointain grand-oncle - a été signé en 1698 en Savoie le contrat de mariage de sa nièce Marguerite CLARAZ sosa 705 avec Antoine GAY-ROSSET sosa 704 mes ancêtres. Qualifié de chanoine, l’acte a été rédigé dans sa maison d’habitation située dans l’enclos du vénérable chapitre d’Aiguebelle.
Il s’agit de la Collégiale Sainte-Catherine construite vers la fin du 13ème siècle avec à sa tête un prévôt pour le temporel et 12 chanoines dont un chantre et un trésorier. L’église, de style ogival en forme de croix, comportait 120 stalles sculptées dans son chœur, sur le toit étaient posées des lamelles de plomb et sa porte principale était recouverte d’une peau d’élan enrichie d’enroulements de fer. A côté de la sacristie on trouvait la salle capitulaire, et des maisons entouraient l’édifice, le tout entouré d’un immense enclos.
Et voilà que je retrouve Révérend Louis Claraz prêtre en 1704 dans le même lieu, mais il n’est pas très vaillant, il est même alité et Maître François Brunier notaire s’est déplacé le 2 novembre.
Dit par le Notaire Royal « de bon sens, esprit, mémoire et entendement, quoique détenu dans son lit de maladie corporelle » Louis Claraz premier chanoine du vénérable chapitre Sainte-Catherine tient à faire son unique et seul testament nuncupatif.
En Savoie, ce testament de loin le plus courant (de nuncupare = nommer et déclarer) est prononcé verbalement par le testateur devant le notaire qui le rédige et l’enregistre en présence de 7 témoins.
Après avoir recommandé son âme au bon Dieu et à la Sainte Vierge et à tous les Saints de Paradis, Louis Claraz souhaite que la sépulture de son corps se fasse dans le tombeau des Révérends Chanoines du Chapitre. Il lègue à Monseigneur illustrissime et révérendissime Evêque de Maurienne son prélat : 10 florins.
Surtout, le testateur donne et lègue pour œuvres charitables à l’église collégiale de Sainte Catherine d’Aiguebelle tous ses biens meubles, immeubles et créances du lieu d’Aiguebelle sans aucune exception pour être employés le prix des sommes desdits biens aux réparations les plus urgentes de ladite église.
Pour l’exécution dudit legs Louis Claraz désigne comme exécuteurs testamentaires les Révérends Gaspard Vincent chantre et Jean Joseph Arnaud tous deux prêtres et chanoines audit chapitre qui vont devoir vendre les biens et s’occuper des réparations.
AD 73 Aiguebelle Tabellion 1704 |
Il crée et nomme de sa propre bouche comme ses héritiers universels honorables Louis et Benoît Claraz frères et enfants de feu Louis Claraz de Fontcouverte en Maurienne ses neveux. Ceux-ci devront payer et s’acquitter des dettes, légats et œuvres pieuses.
Sont donc cités et présents les deux frères de Marguerite à savoir Louis et Benoît Claraz venus de leur village, ce qui laisse entendre que leur oncle Chanoine était souffrant depuis quelque temps et révèle les liens familiaux.
Tout comme était là comme 7ème témoin mon aïeul Antoine fils de feu Pierre GAY-ROSSET de Montgilbert neveu par alliance, peut être Marguerite était-elle aussi au chevet de son oncle.
Louis Claraz le testateur en 1704 est un homme âgé de 66 ou de 68 ans, lui et son frère aussi prénommé Louis sont les enfants de Benoît Claraz et de son épouse Marie nés en 1636 et 1638 à Fontcouverte. Dans les arbres en ligne le cadet est indiqué comme marié, mais je ne suis pas convaincue, et pense que c’est le cadet qui a fait des études religieuses et que l’ainé est mon ancêtre marié et resté au village, tradition oblige.
En raison des lacunes dans le registre paroissial de Randens, commune où était située la collégiale, il n’est pas possible de connaître la date de décès du testateur.
Un jour peut-être au hasard du répertoire du Tabellion d’Aiguebelle, je glanerai un élément lié à la succession et à l’inventaire de mon lointain grand-oncle chanoine.
Pensée à lui, ainsi qu’au 6 autres témoins :
Honnête Claude fils de feu Nicolas Guillot charpentier
Joseph fils de feu Jean Lejeune Arnaud
Barthélemy fils de feu Claude Déglise,
Pierre Brunier tous quatre de Notre-Dame de Randens
Claude fils de feu François Marthenod d’Ayton
La signature du contrat dotal de Marguerite Claraz ICI
Sources
AD 73 Tabellion d’Aiguebelle année 1704
Testament du 2/12/1704 2C 2081 vue 479/576
AD 73 Histoire de Randens
C’est génial toutes les informations que tu as pu retrouver dans ce document.
RépondreSupprimerTu sais quoi : tu m’as donné envie d’un petit voyage sur la toile pour visiter Aiguebelle.