Brefs instants saisis au détour d’actes rédigés par le prêtre du lieu, à l’issue d’une cérémonie : les imaginer en train de tremper la plume dans l’encre, prendre juste ce qui est nécessaire du sombre liquide, hésiter faute de pratique, ou en habitué négligemment reproduire son paraphe.
Sentez l’odeur de l’encre, entendez le crissement de la plume sur le grain du papier du registre ! Appliquez-vous, concentrez-vous : ce sera autant de rencontres avec des ancêtres ou des collatéraux : des signatures mais, et surtout, des êtres.
Souvenez-vous du jour heureux à Aubenton en 1669 où Catherine Gérard a signé son acte de mariage avec Gobert Brugnon ? Jacques Gérard son père était présent ému, peut-être, à la voir partir vers un nouveau destin dans un autre village Watigny, toujours en Thiérache.
Dans cette même église de pierres, Jacques Gérard lors d’autres jours heureux est intervenu au mariage de son neveu fils de son frère Gilles, ou comme grand-père lors de l’union de sa petite-fille Antoinette Gallois, autant de moments dérobés avec lui, avec eux tous.
Jours plus sombres et de peine en 1675, lorsque Jean Gérard est témoin lors de l’inhumation de Marguerite Paroisse son épouse, de sa belle-sœur Jeanne Paroisse et de son gendre Antoine Gallois. Que le prêtre soit ici remercié de sa précision sur la parenté des témoins, qui comble des années lacunaires, et de sa vigilance à recueillir les signatures.
Jours heureux dans l’église de briques de Watigny où au fil des ans furent baptisés les 6 enfants de Gobert Brugnon, maréchal, mis au monde par Catherine Gérard entre 1670 et 1686.
Lors de ma traque aux indices, chère Catherine j’ai croisé - dans votre nouvelle paroisse - à l’occasion de ces baptêmes : Françoise Gérard votre sœur ou Catherine votre nièce fille de votre frère Jean Gérard le menuisier et Jacques tous venus d’Aubenton, mais aussi votre frère Nicolas Gérard installé à Charleroi en Hainaut.
Brefs instantanés qui nous relient avec la chaîne des générations : grâce à eux l’entourage d’aïeux se précise, des liens apparaissent entre les êtres, entre les lieux, leurs joies ou projets, leurs peines ou espérances.
Promis à l’occasion j’irai recueillir les confidences de Catherine et celles de Gobert le maréchal.
Retrouver Catherine Gérard et Gobert Brugnon
Gobert Brugnon sosa 1750 ca 1642-1700 fils de Jean
x 1669 Catherine Gérard sosa 1751 ca 1646-1700
fille de Jacques et Marguerite Paroisse
6 enfants dont
Jeanne Brugnon sosa 875
x 1701 Pierre Dru sosa 874
Oh que oui, il faut savoir capter tous ces petits signes qui nous relient à nos ancêtres !
RépondreSupprimerJoli article, plein d'émotion...
RépondreSupprimerOn sent presque l'odeur de l'encre à la lecture de ce billet !
RépondreSupprimerRetrouver la signature d’un ancêtre est toujours un moment émouvant, sachons l’apprécier comme tu le fais.
RépondreSupprimer