samedi 2 septembre 2017

Jean Bérard mendiant


En parcourant les pages du registre de la  commune de Beaufort sur Gervanne dans la Drôme, j’avais mis sous le coude un acte en raison d’une signature.

Finalement avec la nouvelle suggestion de Guillaume, du blog "Grenier des Ancêtres" d'adopter un ancêtre  #AdopteUnAncêtre,  si je vous proposais un billet pour cet "adopté" croisé en Dauphiné.

En l’an neuf de la République, le vingt deux fructidor, ou si on se rapporte au calendrier grégorien le 9 septembre 1801, était décédé à 4 heures du matin- à l’âge de 68 ans - Jean BERARD profession de mendiant.


Gallica - Les Gueux - J. Callot
 
Le défunt est dit veuf, natif de Châteaudouble et fils de Jean BERARD et Marguerite BERARD du lieu de Châteaudouble. Cette déclaration précise, recueillie par le Maire, est faite par Claude VINCENT (un très lointain grand-oncle) et par Mathieu CHAGIER maréchal ; témoins qui savent signer.

Etant intriguée, j’ai eu envie de me promener à Châteaudouble, village au pied du Vercors.

J’ai ainsi trouvé sur le registre de cette commune, que Jean BERARD était le fils d’un autre Jean BERARD et de Marguerite BERARD. Il a été baptisé le 26 février 1733 avec pour  parrain Sieur François PEYRACHE drapier et pour marraine Elisabeth GUERIMAND son épouse. Outre les signatures de ces derniers, il y a 3 belles signatures de nommés BERARD, dont une Suzette.


 
Continuant à être intriguée, après un petit tour sur Généanet, j’ai repéré le mariage des parents de Jean BERARD et découvert qu’il était l’aîné d’une fratrie nombreuse.

Jean BERARD et Marguerite BERARD se sont unis le 11 mars 1732 en l’église de Châteaudouble. Cette union fait suite à une bulle de dispense du 2e au 3e degré de consanguinité obtenue le 21 février précédent en la Vice-légation d’Avignon et délivrée par Messire Denis Drouet, Vicaire de Monseigneur l’Evêque de Valence destinataire de la bulle. Les mariés apposent leurs signatures, tout comme les 5 témoins, révélant une certaine aisance dans la famille.


Le prêtre indique que les mariés sont des nouveaux convertis, et que le dimanche d’avant, au cours de la messe paroissiale, ils avaient fait profession publique de la Religion Catholique apostolique et romaine. Le grand jeu des formalités, pour une famille qui avait dû  renoncer aux idées de la Réforme.

Là j’ai arrêté ma digression sur la famille du regretté Jean BERARD dit mendiant, qui m’a confortée dans l’idée qu’un coup d’œil sur les actes dévoile des éléments supplémentaires.

Jean BERARD était mendiant certes, seul vraisemblablement, mais connu dans le village, puisque les témoins énoncent son l’identité.


Sources Archives Départementales Drôme
EC Beaufort sur Gervanne an X1-1812 vue 92
BMS Châteaudouble 1643-1740 RC vue 260 et vue 267
 

3 commentaires:

  1. Un bien joli billet pour un mendiant qui n'est pas anonyme. Il est toujours intéressant de déambuler dans les pages des registres, ton billet en est la preuve.

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  2. La promenade est intéressante, on se demande ce qui s'est passé pour justifier ce déclassement social. Peut-être la maladie ou le chagrin d'être veuf et il a glissé dans la mendicité...

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  3. J'aime également suivre des inconnus (dans les registres seulement...) et découvrir ainsi des bribes de leur vie.
    Je sens d'ailleurs que je vais en adopter beaucoup des ancêtres, moi !

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